Introduction à Wireshark

 

Dans ce tutoriel, je vais commencer un survol général de Wireshark — probablement une des utilités les plus utiles qu’un admin système ou réseau peut avoir dans sa boîte à outils.
Si t’as déjà eu le réflexe de te demander « qu’est-ce qui circule sur mon réseau là, en ce moment ? », Wireshark, c’est littéralement la réponse à cette question.
Wireshark fait partie de la famille des programmes sniffer — ou, comme on dit entre nous, des “renifleurs”. Le mot vient de l’anglais to sniff, renifler, et c’est exactement ça : le logiciel « renifle » ton réseau, capture les paquets, les démonte morceau par morceau et te montre tout ce qui passe réellement entre les machines.
Imagine un facteur qui ne fait pas juste livrer le courrier, mais qui regarde les adresses, les timbres, les enveloppes — et qui peut même jeter un œil à l’intérieur si c’est nécessaire pour comprendre un problème.

Eh bien, un sniffer, c’est ce facteur-là, mais dans le monde numérique.
Sauf qu’au lieu de papier, il lit des paquets IP ; au lieu d’enveloppes, des en-têtes Ethernet et TCP ; et à la place de l’encre — des octets.

Il y a 2 types de sniffer:

En ligne de commande — simples, rapides, efficaces. Comme tcpdump ou tshark.
(J’ai d’ailleurs un tutoriel complet sur tcpdump)
Parfait pour les serveurs, les scripts, ou quand t’as juste SSH et pas d’interface graphique.
Graphiques — puissants, visuels, pleins de couleurs.
Le plus connu, c’est Wireshark. Il reconnaît des centaines de protocoles et affiche chaque paquet dans une arborescence claire :
Ethernet → IP → TCP → HTTP.

Wireshark, c’est un vrai microscope pour le réseau.
Avec lui on peut :

  • capturer le trafic sur n’importe quelle interface (Ethernet, Wi-Fi, VLAN, VPN, même USB) ;
  • voir en direct ce qui passe dans ton câble ou ton air ;
  • décortiquer les paquets couche par couche selon le modèle OSI ;
  • appliquer des filtres, des règles de couleurs, afficher des stats, des graphiques;
  • ouvrir ou exporter des fichiers .pcap pour les analyser plus tard.

Avec Wireshark, tu vois littéralement le pouls de ton réseau.
C’est l’outil parfait pour apprendre à comprendre TCP/IP, voir comment un handshake se fait, où les paquets se perdent, ou pourquoi une requête DNS prend trois plombes à répondre.

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Bloquer le site web avec pfSense

pfSense est un excellent routeur et pare-feu pour un home office ou une petite entreprise. Il peut être installé sur un vieil ordinateur avec deux cartes réseau, ce qui permet de le transformer en routeur puissant et d’économiser pas mal d’argent.
Et bien sûr, parfois, on a besoin de bloquer l’accès à certains sites web sur le réseau de l’entreprise, que ce soit pour des raisons de politique interne ou autre.
Et bien sûr, cela peut se faire avec pfSense !
Aujourd’hui, je vais vous montrer une des façons de faire ce blocage. Comme exemple, je vais bloquer Facebook, mais vous pouvez bloquer n’importe quel autre site de la même manière.
Je bloque Facebook uniquement à titre de démonstration 🙂
Vous pouvez évidemment bloquer n’importe quel autre site, comme TikTok, Instagram, Twitter, ou tout autre domaine selon vos besoins.

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Installation de Docker sur Alpine Linux

Vous souhaitez expérimenter la containerisation tout en économisant des ressources ? Alpine Linux est une excellente alternative à considérer. Léger, minimaliste et sécurisé, ce système est particulièrement bien adapté aux environnements à faible empreinte, comme les conteneurs.
Associé à Docker, l’outil de référence pour la gestion de conteneurs, Alpine offre une solution simple, efficace et peu gourmande — idéale pour tester, apprendre ou déployer des services légers.
Dans ce tutoriel, nous allons voir pas à pas comment installer Docker sur Alpine Linux, configurer le service et vérifier que tout fonctionne comme prévu.
Avant de commencer, assurez-vous que Alpine Linux est déjà installé. Si ce n’est pas encore fait, suivez ce guide détaillé que j’ai préparé pour vous.

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Configuration DMZ dans pfSense

Dans le tutoriel précédent, nous avons créé plusieurs VLANs avec pfSense pour séparer les usages du réseau.
Aujourd’hui, on passe à l’étape suivante : ajouter une DMZ et y tester l’accès à un serveur web (un Raspberry Pi sous NGINX).
À quoi sert la DMZ, en vrai ? À exposer ce qui doit l’être sans donner de passe-droit au reste du réseau. On y place typiquement un site web, un serveur mail, un reverse proxy ou un petit service maison. Si l’un de ces services est mal configuré ou compromis, il reste enfermé dans la DMZ : pas d’accès direct aux postes, partages de fichiers, sauvegardes, ni aux autres VLANs. On obtient ainsi un espace « vitrine sur l’extérieur » contrôlé, idéal pour publier un service tout en gardant le cœur du réseau au frais.
Pour rendre la tâche plus difficile, nous n’allons pas simplement ajouter un VLAN de plus, mais couper un VLAN existant et réserver une partie de ses adresses pour cette zone. Concrètement, nous allons scinder le VLAN20 en deux sous-réseaux /27 :

  • la moitié basse 172.16.1.64/27 devient VLAN100_DMZ (passerelle 172.16.1.65),
  • la moitié haute 172.16.1.96/27 reste le VLAN20 (passerelle 172.16.1.97).

Le Raspberry Pi recevra une IP fixe en DMZ et sera joignable depuis le WAN grâce à un NAT sur les ports 80/443, tandis que le LAN et les autres VLANs resteront invisibles depuis cette zone. Continue reading

Configuration VLAN sur pfSense

Dans le tutoriel précédent, je vous ai montré comment réaliser la configuration initiale de pfSense en mode graphique, avec quelques notions de dépannage et de configuration en mode texte.

Aujourd’hui, nous allons passer à l’étape suivante : la mise en place de VLANs sur pfSense.

Pourquoi est-ce important ? Parce qu’un réseau unique où tout le monde est mélangé n’est ni pratique ni sécurisé. Les VLAN permettent de diviser le réseau en segments logiques (IT, comptabilité, employés, etc.) et d’appliquer des règles de sécurité adaptées à chaque usage.

Avec cette approche, il est aussi possible de créer une zone DMZ pour héberger des serveurs accessibles depuis Internet, ou encore un réseau séparé pour les clients/visiteurs, totalement isolé du réseau de l’entreprise. Tout cela peut fonctionner en utilisant un seul port LAN de pfSense, à condition de le relier à un switch L2 capable de gérer le 802.1Q (VLAN tagging).

C’est une fonctionnalité qu’on retrouve dans toutes les entreprises, mais qui peut être tout aussi utile dans une petite structure ou même dans un labo d’apprentissage.

Et surtout, dans ce tutoriel je vais utiliser pfSense, une solution open source qui joue le rôle de routeur/pare-feu professionnel — une excellente alternative gratuite face aux solutions propriétaires comme Cisco.

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Configuration initiale de pfSense en CLI

Dans ce tutoriel, je vais vous montrer comment configurer pfSense directement depuis l’écran en mode texte.
Cette méthode est utilisée lorsqu’un écran et un clavier sont branchés à la machine pfSense, juste après l’installation, avant même d’accéder à l’interface graphique.

En réalité, comme on y accède avec un écran et un clavier, il s’agit du menu TUI (Text User Interface) proposé par pfSense.

C’est une étape essentielle à connaître : même si l’interface web n’est pas encore disponible, la console permet de réaliser toute la configuration de base.
Nous allons également voir comment ajouter et assigner une nouvelle carte réseau, une opération courante lors de la mise en place d’un firewall physique.
En bref, nous allons regarder comment :
– assigner correctement les interfaces WAN et LAN,
– définir une adresse IP pour le LAN,
– activer le serveur DHCP afin que les postes du réseau reçoivent automatiquement une adresse,
– et configurer le DNS pour avoir accès à Internet (Cette dernière étape se fait plus facilement via le GUI.)

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Mise à jour Debian 12 vers 13

Dans un tutoriel précédent, j’ai expliqué comment installer Debian 13 à partir de zéro.
Il existe toutefois une autre approche : mettre à jour Debian 12 vers Debian 13.
Bien sûr, cette méthode comporte certains risques, surtout si vous avez beaucoup de programmes et de services installés. Il est donc recommandé de faire la mise à jour uniquement sur des systèmes stables.
Si vous travaillez sur un serveur en production, il est essentiel de faire au minimum une sauvegarde complète, et idéalement de tester la procédure dans une machine virtuelle avant de l’appliquer au serveur, afin d’éviter de mauvaises surprises.
Pour ma démonstration, j’utilise une VM Debian 12 installée sur Proxmox 8.

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Configurer une adresse IP statique sur Raspberry Pi (nmcli)

Même si votre Raspberry Pi tourne sous Raspberry Pi OS “Bookworm” (Debian 12), la méthode « classique » de Debian pour fixer une IP ne s’applique plus telle quelle, tout comme la méthode utilisée sur les anciennes versions de Raspbian.

Il y a quelque temps, j’ai rédigé un tutoriel pour Raspbian Jessie (Debian 8) : on y utilisait le démon dhcpcd et l’on modifiait /etc/dhcpcd.conf (le fichier /etc/network/interfaces n’étant déjà plus employé directement). Cette approche reste valable pour les anciens systèmes.

Aujourd’hui, l’outillage a évolué :
Debian “classique” : configuration souvent via /etc/network/interfaces.

Debian Desktop (GNOME, KDE, XFCE, etc.) : gestion assurée par NetworkManager, comme sur les distributions modernes.
Raspberry Pi OS Bookworm : gestion assurée par NetworkManager, à piloter en ligne de commande avec nmcli.
• Et ce n’est pas propre au Raspberry Pi : Ubuntu Desktop, Fedora, Red Hat Enterprise Linux (RHEL 7+), CentOS, AlmaLinux, RockyLinux, openSUSE, Arch/Manjaro, Linux Mint, Pop!_OS utilisent aussi NetworkManager par défaut.

👉 Cela signifie que pour changer une adresse IP, on utilise plutôt des outils comme nmcli (la ligne de commande de NetworkManager).

Bien sûr, en interface graphique, la configuration se fait en quelques clics. Mais en SSH ou en ligne de commande, c’est plus instructif et reproductible.

Dans ce nouveau tutoriel, je vous montre pas à pas comment attribuer une adresse IP statique sur un Raspberry Pi 4 sous Raspberry Pi OS Bookworm, en utilisant la méthode moderne basée sur NetworkManager/nmcli.

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Configuration du Routage Inter-VLAN avec un Switch L3

Le routage inter-VLAN est une méthode essentielle permettant à des équipements situés dans différents VLAN de communiquer entre eux. Dans un précédent tutoriel, j’ai expliqué comment configurer le routage inter-VLAN en utilisant la méthode Router-on-a-Stick, où un routeur est utilisé pour gérer la communication entre les VLANs. Cependant, cette approche peut parfois engendrer un goulot d’étranglement, car tout le trafic inter-VLAN passe par une seule interface physique.
Une alternative plus efficace est d’utiliser un switch de niveau 3 (L3), qui intègre des fonctionnalités de routage comme un routeur traditionnel, mais avec des performances améliorées grâce au traitement matériel du trafic. Dans ce tutoriel, nous allons voir comment configurer le routage inter-VLAN avec un switch L3 en utilisant Cisco Packet Tracer.

Remarque : la configuration présentée ici est volontairement minimale afin d’illustrer le principe. Dans un environnement de production, il est indispensable de renforcer la sécurité et de configurer vos switches de manière appropriée.

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Installation Windows 2019 server sur Proxmox

Dans cet article, nous allons explorer l’installation de Windows Server 2019 sur Proxmox. Bien que Proxmox facilite la gestion des machines virtuelles (VM), l’installation de Windows diffère de celle d’autres systèmes comme Debian, principalement en raison de l’absence de certains pilotes requis pour le bon fonctionnement des disques, des cartes réseau et d’autres composants. Ce tutoriel vous guidera pas à pas pour surmonter ces particularités et installer Windows Server 2019 avec succès.

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